Harcèlement sexuel : les femmes trop souvent réduites au silence

    Depuis octobre 2017, des dizaines de révélations concernant des affaires de harcèlement sexuel ont déferlé dans la presse internationale, entrainant une prise de conscience quant à ce phénomène devenu presque banal dans certains milieux. Et ce problème en cache un autre : malgré la liberté d’expression, les femmes sont souvent contraintes de se taire à propos des attouchements qu’elles subissent.

    Récemment, les scandales de harcèlement sexuel dans le milieu du cinéma, et plus précisément l’affaire Weinstein, ont été le point de départ d’un flot de révélations concernant la condition des femmes et ce que nombre d’entres elles subissent chaque jour. En effet, c’est après les accusations révélant les attouchements du cinéaste américain sur de nombreuses actrices que le mouvement #MeToo a vu le jour. Ce dernier, ainsi que ses équivalents #BalanceTonPorc en France et #YoTambien en Espagne, a largement encouragé les femmes à dénoncer la situation en racontant leurs propres expériences. Une véritable libération de la parole des femmes a alors eu lieu, et a permis une réelle prise de conscience concernant ce phénomène jusqu’alors absent de la scène médiatique. Hommes et femmes ont en effet témoigné de leur stupéfaction en constatant que le harcèlement sexuel était si fréquent dans tant de milieux.


  


    Il est essentiel de se demander pourquoi cette prise de conscience n’intervient que maintenant, et pourquoi tant de femmes ont eu à subir cette violence aussi longtemps, sans que celle-ci ne soit mentionnée dans les médias. C’est ici que les limites de la liberté d’expression entrent en jeu. Car même si en théorie, ces femmes ont le droit de prendre la parole comme les hommes, dans les faits, ce n’est pas si simple. Premièrement parce que la culture du viol est un frein à cette liberté de parole : dans ce genre d’affaires, le blâme est bien trop souvent attribué aux femmes, par exemple à cause de leur tenue vestimentaire ou d’une attitude jugée « provocatrice ». On peut alors comprendre que les victimes n’osent pas s’exprimer, par peur d’être condamnées plus que soutenues.
     Une seconde raison à cette retenue est la peur des conséquences que pourraient entrainer la dénonciation de ces attouchements sexuels. Le 23 novembre 2017, Le Monde publiait un article sur le harcèlement sexuel chez les ouvrières « souvent condamnées au silence », révélant une triste réalité. Le harcèlement sexuel est en effet fréquent dans ce milieu, mais les ouvrières craignent de perdre leur travail en dénonçant les faits. Cette peur n’est pas injustifiée puisque nombre d’entre elles ont été sanctionnées ou licenciées après avoir signalé les comportements intolérables de leurs supérieurs, qui ont fait de leur vie un enfer. La plupart d’entre elles ont une famille et des responsabilités, et ne pouvant pas se permettre de perdre leur travail, choisissent de se taire. Encore une fois, la liberté d’expression est bafouée : ce qui devrait être la solution à un véritable drame ne fait souvent que l’aggraver.

     Le mouvement #MeToo est donc entièrement lié à liberté d’expression, car il a permis à des milliers de femmes de dénoncer leur quotidien et de révéler l’ampleur de la situation. Cependant, l’éclatement de toutes ces révélations au même moment montre aussi que les femmes sont trop souvent contraintes de se taire car la pression sociale constitue une entrave à cette liberté. De nombreux progrès restent donc encore à faire dans ce domaine.

Margot

Commentaires


  1. Salut Margot, comme vous le dites bien, l’éclatement de toutes ces révélations au même moment montre aussi que les femmes sont trop souvent contraintes de se taire, car la pression sociale constitue une entrave à cette liberté. Je suis totalement d'accord avec vous, de plus selon mon opinion je pense aussi qu'ils veulent montrer que notre société est une société avancée et égalitaire en termes d'hommes et de femmes, et cela n'est pas vrai parce que ces femmes auraient révélé leur situation beaucoup plus tôt mais à cause de la peur elles ne l'ont pas fait. Alors, si les femmes ont peur d'être harcelées par les hommes, nous ne pouvons plus parler d'une société égalitaire entre hommes et femmes, et par conséquent je crois que nous reste beaucoup à faire, mais j'espère aussi qu'un jour nous puissions obtenir cette société.

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  2. Bonjour Margot! Totalement d'acord. Je pense que est trés important que les femmes nous fassions entendre. Il faut perdre la peur de dénoncer des questions comme le harcèlement sans la peur de la répression et de la société en général. Est trés important que des actrices et des gens connus de Hollywood signalent, parce que de cette façon ils le régularisent.

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  3. Je pense que en plein XXI siècle la femme ne doit pas avoir peur pour denoncer l'harcèlemnt sexuale.

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