Femmes de lettres, pseudonymes et discriminations

    Depuis les débuts de la littérature, de nombreuses femmes de lettres ont été contraintes de publier sous un pseudonyme, ce qui révèle un accès à la liberté d’expression très inégal en fonction du genre. 

    Certains métiers ont très longtemps été réservés aux hommes, et les femmes écartées de nombreux domaines tels que l’art. Jusqu’au XXe siècle, il était très difficile pour une femme de faire paraître un livre, ce qui explique pourquoi tant d’écrivaines ont été contraintes de publier anonymement ou sous un pseudonyme masculin. 

    En effet, on a très longtemps considéré que les femmes étaient incapables d’écrire des romans de qualité, et que leur travail état trop superficiel ou trop sentimental. L’expression « bas-bleu », est révélatrice : si à l’origine, elle désignait les femmes présentes dans les salons littéraires au XVIIIe siècle, la locution prend bien vite une connotation péjorative. Au XIXe siècle, elle est employée par les conservateurs et les réactionnaires pour stigmatiser les femmes de lettres, tout comme le terme « précieuse ».

  Cette discrimination contraint alors de nombreuses femmes à cacher leur identité pour pouvoir publier et être lues : Georges Sand et Delphine de Girardin en France, Jane Austen, Georges Eliot et les soeurs Brontë en Angleterre…
 
    Cependant, certains auteurs tels que Balzac révèlent la misogynie présente dans ce milieu et luttent pour que les femmes aient une place sur la scène littéraire. Plus tard, Virgina Woolf dénoncera elle-aussi l’inaccessibilité à l’éducation et à la production littéraire dans son pamphlet Une chambre à soi, publié en 1929. 

     Si désormais, cette discrimination envers les femmes de lettres peut sembler infondée, elle a tout de même eu une grande influence sur l’histoire de la littérature et explique pourquoi ces dernières sont si peu minoritaires dans le canon littéraire. Encore aujourd’hui, il est fréquent que des femmes aient recours à des pseudonymes, comme Fred Vargas, une célèbre auteure de romans policiers.

Exemples de femmes de lettres ayant publié sous un pseudonyme masculin :
  • Madeleine de Scudéry : Georges de Scudéry, Sappho
  • Aurore Dupin : Georges Sand
  • Jeanne Loiseau : Daniel Lesueur
  • Mary Ann Evans : George Eliot
  • Soeurs Brontë : Acton, Ellis et Currer Bell


Pour plus d'informations :

http://books.openedition.org/pupo/2874?lang=fr
http://www.compagnie-litteraire.com/top-5-femmes-pseudonyme-masculin/
https://alivreouvert.net/2015/02/10/quelle-place-pour-les-femmes-dans-la-litterature/

Margot

Commentaires

  1. Nous savons que chaque personne a sa place dans la societé et ses droits sont garantis par la Constitution. Parfois le problème de l´inégalité des femmes se fait plus évident à certains moments historiques, surtout en ce qui concerne certains métiers traditionnellement reservés aux hommes.
    A propos des écrivains-femmes, je pense que publier sous un pseudonyme masculin était le seul moyen pour une femme de manifester et combler son talent d´écrivain à l´époque du XVIII siècle.

    La discrimination des femmes qui étaient considérées comme incapables d´écrire est infondée compte tenu des belles oeuvres litteraires produites par elles, fruit de leur intelligence et de leur talent.

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  2. Bonjour Margot.
    Nous sommes beaucoup allés mieux dans la société, mais donc je ne peux pas m'imaginer que ces femmes sentiraient devant telle injustice. Nous sommes dans un moment important, dans lequel les femmes encore une fois nous voulons qu'ils nous entendent. Maintenant nous ne cherchons pas visibilización, maintenant nous voulons une égalité!

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  3. C'est un sujet très intéressant et je veux dire qu'aujourd'hui malheureusement il y a des femmes journalistes qu'elles ne peuvent pas exprimer librement ce qu'ils veulent dire.

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